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08 Avr 2021

#Tribune | #Métier | #Disque

Les coups de cœur / coups de griffe du Quatuor Debussy

Les coups de cœur / coups de griffe du Quatuor Debussy

Coup de cœur : Le retour du disque physique

« Véritable prouesse technologique au XXe siècle, le disque s’apparente aujourd’hui davantage à un vestige du passé, une relique d’un autre temps, symbole d’une industrie musicale qui n’a pas su s’adapter au virage numérique de l’an 2000. Pourtant, il est toujours bien présent et conserve une place singulière dans l’univers musical. Le disque c’est avant tout un objet, un support musical matériel, c’est toucher la musique du bout des doigts. Le disque c’est également une dimension visuelle, une pochette, un logo, un imaginaire qui se déploie avant même la première écoute. Le disque c’est surtout un plaisir d’écoute, sur le temps d’un album, et dans les limites de ses sillons.

 

L’avènement d’Internet a englouti le marché du disque, condamnant par la même occasion une des principales sources de revenus des artistes. Cependant, ce dernier n’a jamais complètement disparu. On observe même ces dernières années un retour en grâce du disque vinyle, devenu par la même occasion objet de décoration. Les passionnés sont de plus en plus nombreux pour fouiller dans les bacs à la recherche de la perle rare.

 

Le disque reste aujourd’hui encore un des moyens les plus efficaces de soutenir les musiciens, et nous avons la chance à Lyon de pouvoir compter sur de nombreux disquaires indépendants. Rock, Electro, Jazz, Classique, Metal, Folk, … impossible de ne pas trouver son bonheur ! On pourrait par exemple citer pêle-mêle Dangerhouse, Sofa Records, Boul’dingue, Chez Emile Records, Tiki Vinyl Store, ou encore Musicalame (dont nous vous avions parlé il y a quelques semaines). Il est également possible de vous procurer des disques auprès des artistes directement, via leur site Internet notamment.

 

Les disquaires, aujourd’hui reconnus comme commerces de nécessité, ont besoin de soutien ! N’hésitez pas à aller rencontrer votre disquaire local, vous ne serez pas déçus ! »

Coup de griffe : Les dérives du streaming musical

« Surfant le tsunami technologique du XXIe siècle avec l’avenement d’Internet, le streaming a rapidement atteint le domaine musical. Le français Deezer et surtout le suédois Spotify se sont imposés au fil des années comme des poids lourds d’un secteur qui n’a cessé d’attirer les convoitises, rapidement rejoins par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) dans un marché en pleine expansion. Un investissement rentable… Mais malheureusement pas pour les artistes.

 

Le principal problème des plateformes de streaming musical est sans aucun doute le système de rémunération des artistes. Selon Le Monde, 90% des artistes reçoivent moins de 1000 euros par an même si leurs titres sont streamés jusqu’à 100 000 fois sur les plateformes, et seulement 1% des artistes perçoivent un SMIC grâce aux streams. Avec la pandémie et l’absence de tournées pour les artistes, les tensions avec les géants du streaming se sont accentuées. Le syndicat The Union of Musicians and Allied Workers (UMAW) a ainsi lancé la campagne Justice at Spotify afin de lutter pour changer le modèle économique et commercial du service de streaming.

 

En parallèle, le streaming a occasionné une diminution drastique des ventes de disques, qui constituaient auparavant une des ressources majeures pour les artistes. Pour compenser ce déficit de recettes, ces derniers sont enjoints de produire plus de contenu et plus vite. Une situation de précarité qui ne fait que s’accentuer ces dernières années. Enfin, ces plateformes de streaming offrent aux utilisateurs le mirage d’un catalogue musical universel, disponible à tout moment et pour l’éternité. On a l’impression de pouvoir accéder à toute la musique, mais pour combien de temps ? Tant que vous gardez votre abonnement.

 

Ces éléments ne sont que de simples exemples d’un système malheureusement bien trop opaque qui, à défaut de pouvoir (et vouloir) construire son modèle en lien avec les artistes, tend à croitre encore davantage dans les prochaines années. Une ambiguité et de multiples questions qui ont des incidences immédiates sur la vie des artistes et vont vraisemblablement impacter les usagers dans les temps à venir. Un sujet complexe mais essentiel pour notre vie musicale en commun. »

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