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10 Mar 2021

#Tribune | #Métier | #Artisanat

Les coups de cœur / coups de griffe du Quatuor Debussy

Les coups de cœur / coups de griffe du Quatuor Debussy

Coup de cœur : L'école de lutherie lyonnaise

« Coup de cœur ce mois-ci pour Balthazar, nouveau venu dans l’univers de la lutherie lyonnaise. Passionné de musique et attiré par le travail manuel, Balthazar s’oriente vers la lutherie après un bac littéraire option musique. Il souhaite fabriquer des instruments. D’abord la guitare, son instrument de cœur dont il joue depuis l’adolescence, puis, au gré de rencontres et d’expériences diverses, notamment de bénévolat au Festival Cordes en ballade, il se dirige vers le quatuor à cordes. C’est à la prestigieuse Scuola Internazionale di Liuteria de Crémone en Lombardie que Balthazar fait ses gammes et apprend les ficelles du métier. Puis, sous la houlette du regretté Patrick Charton, qui lui a « tout appris », il se spécialise dans la lutherie de contrebasse. Après plusieurs stages, chez Eric Aouat et Laurent Vallée notamment, il rejoint l’atelier de Frédéric Tranin, dont il s’occupera seul après la mort de ce dernier. En septembre 2020, il décide de voler de ses propres ailes et ouvre son propre atelier.

 

Installé depuis peu dans le 1er arrondissement de la ville de Lyon, l’atelier de Balthazar est un endroit magique, presque hors du temps, dans lequel se côtoient avec harmonie rabots, gouges et bien évidemment de nombreux instruments. Luthier complet, il s’occupe du réglage, de l’entretien et de la réparation des instruments et des archets, mais également de leur fabrication. Il propose également un service de location d’instruments à destination des conservatoires et écoles de musique, mais également des particuliers désireux de se lancer dans la pratique musicale. Artisan d’art de talent, nous souhaitons à Balthazar toute la réussite possible pour son magnifique atelier !

 

Nous avons la chance de bénéficier dans la région lyonnaise d’une formidable école de lutherie et d’un réseau d’artisans talentueux (dont Eric Aouat et  l’atelier Accord Lutherie à Lyon, partenaires depuis de nombreuses années de l’Académie d’été des Cordes en ballade) que nous essayons par exemple de mettre en lumière durant le Festival Music’Ly à l’Université Catholique de Lyon (UCLy) qui se déroule depuis déjà trois éditions en septembre, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, en organisant des rencontres avec des luthiers. Par ailleurs, comme vous avez pu le lire précédemment, notre prochain rendez-vous gratuit avec vous se fera (virtuellement) dans l’atelier de Balthazar Luthier (situé à Lyon) ! Restez connectés ! »

Coup de griffe : La lutherie industrielle lowcost

« Depuis plusieurs années, le marché des instruments de musique s’ouvre à de nouveaux acteurs entrainant un enrichissement important de l’offre, processus accentué par Internet et le commerce en ligne. Il existe désormais des instruments de musique dans toutes les gammes de prix, ce qui permet à un public toujours plus large de pouvoir accéder à la pratique musicale. Le frein que constitue le prix des instruments peut désormais être contourné grâce à des offres très attractives ! Cependant, cette évolution s’accompagne  d’effets pervers.

 

S’il existe désormais des instruments à bas prix, la qualité de ces derniers suit la même tendance. Prenons l’exemple du violon. Cet Instrument créé aux alentours du XVIe siècle a très peu changé depuis. Il est composé de 71 pièces de bois (érables, buis, ébène, …) assemblées les unes aux autres : il s’agit donc d’un instrument complexe nécessitant savoir-faire et dextérité. Or, depuis quelques temps, d’innombrables violons peu coûteux inondent le marché. Une simple recherche internet propose des dizaines d’instruments à moins de 50€. Ces violons lowcost sont à l’image des dérives de notre économie. Fabriqués en série, dans de loingtaines contrées, ils s’illustrent rarement par leur qualité de conception, leur musicalité, et encore moins par leur longévité. Malheureusement ils concurrencent très lourdement les luthiers traditionnels.

 

Nous ne sommes pas là, comme à notre habitude, pour pointer du doigt les acheteurs. Nous rappelons simplement qu’à l’usage, bon marché se révèle souvent beaucoup trop cher ! »

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