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Les précaires du streaming musical passent à la contre-attaque

En France comme dans les pays anglo-saxons, le système de rémunération des musiciens, qui profite à une toute petite minorité, est remis en question. L’alternative visant à payer uniquement les artistes écoutés par les abonnés des plates-formes fait son chemin.

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Publié le 09 décembre 2020 à 01h30, modifié le 09 décembre 2020 à 16h15

Temps de Lecture 7 min.

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« Avec les plates-formes musicales comme Spotify, Deezer ou Apple Music, les artistes déjà riches deviennent encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres et ceux qui étaient dans la moyenne ne s’en sortent plus », constate Suzanne Combo, déléguée générale de la Guilde des artistes de la musique (GAM). A ses yeux, l’engouement pour le streaming musical, qui a permis à cette industrie de relever la tête, s’effectue au prix d’une inégalité croissante entre une poignée d’artistes qui s’en sortent bien financièrement et la cohorte de tous les autres.

Trois études internationales le confirment : sur 1,6 million d’artistes dont la musique a été mise à disposition sur les plates-formes en 2019, 1 % a capté 90 % des écoutes globales selon la société d’analyse américaine Alpha Data Music. Et parmi ce 1 % d’élus, 10 % ont concentré 99,4 % des écoutes. En d’autres termes 1,44 million de la communauté d’artistes dont la musique est présente sur Spotify, Apple Music ou Deezer ne représente que 0,6 % des écoutes globales.

Or le système de streamings ne rémunère correctement que les artistes les plus écoutés. Au point que 90 % reçoivent moins de 1 000 euros par an, même si leurs titres sont streamés jusqu’à 100 000 fois, selon la campagne Pay Performers lancée en septembre et financée par Aepo Artis, l’association européenne des sociétés de gestion des artistes interprètes. Seuls 1 % des artistes perçoivent un smic grâce aux streams, complète Aepo Artis.

Pétition « Justice at Spotify »

La fronde s’organise, d’autant plus que la crise sanitaire entrave depuis dix mois la tenue des concerts dans le monde entier. Aux Etats-Unis, la pétition « Justice at Spotify », lancée par The Union of Musicians and Allied Workers, le syndicat de musiciens, DJs et producteurs, a été signée en vingt-quatre heures par 5 600 professionnels qui s’estiment « sous-payés, trompés et exploités » par la plate-forme présidée par Daniel Ek. Ils demandent à Spotify d’« augmenter les royalties, assurer la transparence de ses pratiques et cesser de se battre contre les artistes ». Le chanteur David Crosby, bientôt octogénaire, a décidé, lundi 7 décembre – comme Bob Dylan –, de vendre son catalogue et a tweeté : « Je ne peux pas travailler ; le streaming a volé l’argent de mes CD. J’ai une famille dont je dois prendre soin et des biens hypothéqués. C’est la seule solution. »

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